Dirigeant.e, manager, comment allez-vous ?
Vous prenez soin de vos collaborateurs, vous êtes en quête de leur bien-être, vous cherchez comment améliorer la performance de l’entreprise, ainsi que des solutions pour pallier des problèmes récurrents dont vous voyez les conséquences avant tout le monde ?
En même temps, vous cherchez à parfaire votre image de super-héros, une présence en entreprise qui dépasse parfois les 60 heures hebdomadaires, vous gommez la frontière vie perso-vie pro sous prétexte qu’il y a des urgences. Mais… vous êtes-vous déjà demandé si vous étiez vraiment bien dans vos baskets dans ce défi permanent ? Cette inquiétude chronique vous sied-elle toujours autant ?
Il abeaucoup été question de burn out ou de bore out ces dernières années, mais c’était le plus souvent celui des collaborateurs. Il est temps de prendre conscience que le.adirigeant.e peut aussi être en souffrance physique et psychique en raison du poids qu’il.elle supporte jour après jour. La charge mentale qui incombe à un.echef.fe d’entreprise est énorme eu égard des responsabilités financières, économiques, familiales qu’il.elle supporte ; sans compter l’extrême solitude de certain.e.s qui ne savent à qui se confier, en raison de notre culture qui veut qu’un.edirigeant.e incarne la force et l’infaillibilité. Il est en de même pour ces managers, noyés de procédures et de reportings, écartelés entre les exigences de la direction et la fatigue des équipes.
Nicolas d’Hueppe, ex-PDG d’Alchimie en a fait les frais, non pas après un accident cardiaque qui lui a valu d’être plongé dans le coma puis de devoir faire cinq semaines de rééducation, mais après sa reprise. A-t-il voulu rattraper le temps perdu, rassurer ses employés, se prouver qu’il ne s’agissait que d’un petit accident de parcours ? S’en est suivie une dépression qui l’a contraint à s’arrêter complètement.
Comment savoir si vous allez bien ? L’égo est un puissant antalgique : il masque la douleur et nous montre surpuissant. Quelques détails pris au sérieux devraient vous alerter. Il convient de surveiller :
- Votre poids : perte de poids ou surpoids sont tous les deux des signaux d’alertes.
- Votre sommeil : insomnies, fatigue chronique ? Ou bien (pire), vous arrivez à travailler de plus en plus en dormant de moins en moins ?
- Votre moral est en berne ? Vous vous dévalorisez, vous avez l’impression qu’à part votre travail plus rien ne vous intéresse ?
Ceci constaté, s’offrent à vous deux solutions :
- Vous jouez la carte du dirigeant averti et raisonnable et vous vous mettez au vert deux, trois, quatre semaines ; et pourquoi pas, vous en profitez pour vous faire accompagner par un professionnel qui vous aidera à mieux vous comprendre.
- Vous attendez que votre corps vous contraigne à stopper votre quotidien avec un degré de gravité plus ou moins élevé (arrêt cardiaque, AVC, impossibilité de vous lever).
Vous préférez la première solution ? Bravo, vous faites preuve d’humilité et vous mettez au placard l’égo qui vous gangrène.
Avec cette solution, vous allez plus loin : vous témoignez auprès d’autres dirigeant.e.s et surtout vous contribuezà faire évoluer les mentalités. S’arrêter quelques semaines, certes mais pour faire quoi ? Un voyage pour les plus chanceux ou se recréer un quotidien avec quelques règles simples :
- Prenez soin de vous : sport, massage, sorties culturelles ou spirituelles, tout est à notre portée aujourd’hui pour nous évader en restant dans notre périmètre.
- Mettez en place un management participatif : TalenTribu met des outils à votre disposition (audit, développement des softskills des collaborateurs, accompagnement par des coach, mise en place de formation, feuille de route…) pour amorcer la conduite du changement.
- Faites-vous aider, apprenez à exprimer vos difficultés à un.e coach, un.e psychologue ou dans un groupement de dirigeants : la famille ou les amis ne sont pas les mieux placéspour vous donner des conseils objectifs et avertis.
Une dernière réflexion que j’emprunte à Nicolas d’Hueppe : « Derrière un dirigeant se cache un homme ou une femme, avec ses peines, ses souffrances, ses joies et ses émotions. Le reconnaître, c’est aussi accepter que l’ego prenne moins de place au profit de l’écoute de l’autre, et de la création d’une nouvelle forme d’équilibre, bienfaitrice pour tous ».
Alors, posez-vous la question, sans faux-semblant : « Comment allez-vous aujourd’hui dans votre vie professionnelle ? » Vous avez quatre heures.
Co-écrit par Karine Souday, Docteure ès lettres.
Mai 2023